Description
Du temps de Sévère, qui fut maire de Fort-de-France aussi longtemps que Césaire, son successeur, nul Martiniquais n’inspira autant que lui le respect de ses compatriotes. Et leur crainte aussi, à vrai dire. L’homme en imposait naturellement, conscient, quoique sans forfanterie, d’être le personnage politique le plus important au pays. (…)
La lettre de Sévère du 6 avril 1943 à l’Amiral Robert, rappelée par Armand Nicolas, ne manque pas de fermeté : « Vous reconnaissez vous-même la nécessité de « reprendre la lutte », mais vous ajoutez aussitôt que « le moment n’est pas venu », qu’il faut attendre d’avoir des alliés, de vrais alliés. Quand ce moment viendra-t-il & Sera-ce quand le partie sera perdue ou qu’il ne s’agira plus que de voler au secours de la victoire ? De quels alliés s’agit-il ? Il n’est pas une grande puissance qui ne soit déjà engagée dans la guerre et l’on veut dire que le monde entier a déjà pris position. D’où nous viendrait l’aide toute-puissante qui consacrerait la restauration ? Le salut ne peut venir que de notre action propre, mais encore faut-il que nous sachions nous décider et nous ranger du côté qu’il faut. »